Dakota E. Quinn < La louve égarée.

Née sous un jour de pleine lune ne vous porte pas toujours chanceux dans votre destin.

Ironique de dire cela quand on sait ce que je suis devenue, une louve contre mon gré et dont je dois accepter ce changement radical dans ma vie. Ma vie s’était bien déroulée, une famille aimante ne manquant de rien, bonne élève malgré les jugements de mes camarades à cause de mon attitude ou de mon apparence à croire que j’étais une fille superficielle. Des amis sur qui compter, mon voisin, par exemple. Voisin devenu meilleur ami, mais surtout mon seul et unique béguin, Lucas D. Becker.

Nous avons parcouru du chemin, notre adolescence se portait plutôt bien, sincèrement ce fut la bonne époque que je n’ai presque rien à dire. J’étais une fille joyeuse aimant faire du shopping, me cultiver autant que cela m’enchanter, baver sur des personnages de films et de séries, même jouer à des jeux ou participer à des fêtes. Je donnerai absolument tout pour récupérer ma vie d’avant, hélas, ce ne sera plus jamais le cas. 

La vie continue jusqu’à ce qu’elle vous prenne au tournant d’une dérivation, pour ma part, elle m’a prise au moment où mon meilleur ami voulu me faire une surprise, les éléments sont trop vagues, mais je me souviens parfaitement de m’être débattue pour ensuite tomber dans l’inconscience.

Mon réveil fut désagréable, enchaînée à un mur dans un endroit totalement inconnu où là mon ravisseur fit son apparition.  Paniquée, mais aussi insolente, je lui avais crié de me lâcher, de me foutre la paix, mais non il a juste ris. Me regardant attentivement, faisant les cents pas devant moi, il s’est penché en me murmurant qu’il me promettait un bel avenir et soudainement, il m’a mordu sans que je puisse faire quelque chose.

J’ai compris seulement après quelques jours et lors d’une pleine lune ce qu’il m’avait fait, la pleine lune fut douloureuse et longue au point de sentir mes entrailles, mon corps, mes sens se développaient dans un changement radical. Menottée, enfermée entre quatre murs, aucun moyen de voir le jour si ce n’est qu’une légère ouverture du haut des escaliers et d’une petite fenêtre avec des barreaux laissant la lune éclairait durant la nuit. Je pensais avoir fini avec la douleur, mais non, mon ravisseur revient avec ce qui me semblait toute une armurerie pour rendre n’importe qui fou. Me faire manger ou frotter de l’aconit tue-loup, prendre une lame pour sculpter des entailles, me frapper, provoquer ou encore me détruire lamentablement de l’intérieur psychologiquement et mentalement.

Torturée par un malade pour son plaisir et ne sachant pas son but précis, ne sachant pas l’actualité de l’extérieur, Lucas, mes parents, tout le monde… Vivre sans nouvelles et seule. Nombreuses fois sont celles où je me suis montrée terriblement en colère au point d’avoir eu un aperçu de ma louve et de mon pelage roux et beige avec des yeux presque noisette… Comment je le sais ? Mon ravisseur fut heureux de sortir un miroir pour montrer mon apparence. Entre cris, violence, torture, incompréhension, je n’ai plus compté mes jours et perdu espoir jusqu’à ce que j’aie été libre des chaînes qui me retenaient, libre de tenir debout avec difficultés… Je n’ai plus revu mon ravisseur, j’ignore où il était, tout ce que je peux dire, c’est être moitié nue, des cicatrices sanglantes, se sentir sale, faible, perdue et même avoir une coiffure de sorcière face à mon meilleur ami me regardant, le soulagement se lit sur son visage.

Je reviens juste dans la réalité où j’apprends en plus de cela que je suis devenue orpheline, j’écris, sortant tout juste d’un mutisme, mais ne voulant pas servir de ma salive face à des gens qui montrent qu’ils ont pitié de moi…